
MIN EL DJAZAÏR
UN SPECTACLE DE THÉÂTRE D’OMBRES AUTOUR
DES MÉMOIRES JUIVES ALGÉRIENNES
PAR NICOLE AYACH ET SARAH MELLOUL
Pour consulter le dossier de présentation du spectacle : cliquez-ici.
Le temps d’une nuit, Babeth retourne à Alger. Elle se souvient du magasin de tissus rue de la Lyre, de l’intimité d’un après-midi à la plage, et de la violence qui envahit les rues de la Casbah. Dans ce monde de réminiscences, ce sont aussi les expériences singulières et l’exil de la communauté juive algérienne qui se dessinent.
A travers l’itinéraire d’une femme juive algérienne dans un magasin de tissus, le spectacle Min el Djazaïr (Depuis l’Algérie) propose une immersion dans des fragments mémoriels de la communauté juive d’Algérie.
Min el Djazaïr créé un environnement visuel et sensoriel pour raconter les parcours de Juifs d’Algérie et la métamorphose de la ville d’Alger, entre les années 40 et l’indépendance de l’Algérie. Par le théâtre d’ombres, nous voulons refaire vivre la communauté juive d’Algérie le temps du spectacle.
Min el Djazaïr signifie “Depuis l’Algérie”. Ce spectacle est une invitation poétique et réflexive à penser l’héritage des juifs d’Algérie avec pour matrices le dialogue entre générations et la question du souvenir.
Comment le souvenir d’un pays, d’une langue et d’une culture se transmet-il aux nouvelles générations ? A l’inverse, comment exprimer le silence qui habite beaucoup de famille, dès lors que l’Algérie est évoquée ? Comment se raconte l’histoire des départs et l’exil dans les familles juives algériennes ?
Ce projet est né de la rencontre entre Nicole Ayach et Sarah Melloul. Toutes deux issues de familles juives d’Algérie immigrées en France, nous avons la volonté de créer ensemble, au croisement de nos pratiques artistiques et de nos histoires familiales. Notre processus artistique se nourrit du théâtre d’ombres et explore l’univers du textile. Ancré dans un travail documentaire sur les communautés juives algériennes au XXème siècle, notre processus d’écriture prend le parti de la fiction pour évoquer l’expérience de l’exil et la question du souvenir.
Intentions artistiques
Notre approche artistique est nourrie de la complémentarité de nos parcours : Nicole est formée aux arts plastiques, metteuse en scène et marionnettiste de métier, Sarah est journaliste et chercheuse en anthropologie spécialisée sur les cultures juives en Afrique du Nord. Notre réflexion s’intéresse à la question du souvenir reconstitué ou fantasmé, en lien avec la maladie et la vieillesse. Une autre source d’inspiration réside dans l’univers des fripiers, des vendeurs de tissus ou encore des couturiers entre Alger et Marseille.
Notre procédé d’écriture à 4 mains repose sur une première étape de collecte d’archives : fragments de vie (objets, photographies, extraits vidéos, etc) et de récits familiaux, dans notre entourage et au sein de nos pairs. Cette collecte est accompagnée de lectures et recherches d’éléments historiques et culturels sur la vie juive en Algérie au siècle dernier. Cette première étape de recherche est au carrefour d’une réflexion historique et d’une démarche ethnographique
Nous cherchons à nous nourrir du théâtre d’ombres traditionnel, sans rester dans une forme codifiée de celle-ci. Ainsi, le castelet (dispositif de théâtre de marionnettes) est éclaté et l’espace scénique et les moyens de créations d’images sont multiples et hybrides. Cela permet de rythmer le récit dans l’espace en alternant entre différentes surfaces de projection et cadrages.
Le magasin de tissu de la famille Allouche est un lieu central du récit : Babeth observe la transformation d’Alger et le temps qui passe à travers la vitrine de la boutique. C’est aussi un lieu de rencontre où foisonnent les matières, où les rouleaux se déroulent pour construire comme par magie un décor tri-dimensionnel. Images et décors apparaissent sur les surfaces de projection en tissu, guidant le regard à travers la scénographie et les lieux du récit : sur la plage de Saine-Eugène à Alger, un petit cabaret dans la Casbah, ou dans une rue commerçante de Bab-el-Oued.
Les potentialités scénographiques et plastiques de cet espace sensoriel et tactile font apparaître au plateau un monde visuel dans lequel l’essentiel du récit est évoqué avec peu de mots par les marionnettes d’ombres. A cela, s’ajoute un travail de construction d’éléments de décors et de lieux emblématique de la vie juive d’Alger. Ces éléments de décors sont eux même construits en matière textiles (tulle, dentelles, cotons) et mobilisés comme outil de projection pour créer des architectures fantomatiques et dessinées. Dans ce dispositif, les marionnettes et décors existent aussi bien en tant qu’ombres qu’en tant qu’objets. Des tissus transparents et matières, tels que la dentelle ou le rideau de fil, servent de matière afin de composer des décors d’ombres. Afin de jouer sur la transparence et les apparitions, différentes formes de projection sont mobilisées : lumières fixes, lumières en mouvement, vidéoprojecteur, rétroprojecteur. Des images d’archives (super8) ravivent ainsi des mariages algérois, des scènes de danse traditionnelle, des fêtes de shabbat, entremêlant le destin fictif de Babeth et Simone aux expériences singulières qui rythmaient la communauté juive d’Algérie.
Les marionnettes deux-dimensionnelles sont construites en matériel noir opaque, avec des zones transparentes colorés pour suggérer les vêtements des personnages. Tendant vers un minimalisme visuel, ce processus permet de les singulariser et rappelle le motif du textile qui est au centre des inspirations du spectacle. Le dessin des personnages est inspiré par des photographies de famille et d’archives. Au plateau, les marionnettistes sont visibles. Leurs gestes évoquent par moments la gestuelle liée à l’univers du tissu et aux métiers associés : dérouler ou déchirer des tissus, activer le pédalier d’une machine Singer, utiliser un mètre en bois pour mesurer des coupons... Une poétique émerge dans la corporalité des interprètes dont le répertoire de gestes fait écho au récit porté par les marionnettes et leurs ombres.
Pour découvrir une présentation sonore de notre processus de création : cliquez-ici.
Pour télécharger le dossier de présentation 2023 : cliquez-ici.
Plusieurs résidences de création sont prévues en 2022 et 2023 :
- Janvier 2022 : du 3 au 14 janvier à La Nef (Pantin)
- Février 2022 : du 7 au 11 février à La Nef (Pantin)
- Mars 2022 : du 21 au 25 mars à l’Hopitau - Cie la Salamandre (la Chapelle-sur-Erdre)
- Avril 2022 : du 4 au 9 avril au théâtre Halle Roublot (Fontenay-sous-Bois)
- Juin 2022 : 6 au 18 juin au théâtre Halle Roublot (Fontenay-sous-Bois)
- Janvier 2023 : 9 au 20 janvier au théâtre de La Nef (Pantin) : Sorties de résidence les 19 (11h) et 20 janvier (11h et 20h). Réserver ici.
Octobre 2023 : DIFFUSION DU SPECTACLE
La Nef (Pantin) - 9 - 10 - 11 - 12 - 13 octobre 2023
La Halle Roublot (Fontenay-Sous-Bois) - 2 représentations - dates à confirmer
Festival Dalâla (Paris) - 2 représentations - date à confirmer
Distribution :
Mise en scène, construction : Nicole Ayach
Ecriture et collaboration à la mise en scène : Sarah Melloul
Interprétation : Nicole Ayach et Pascale Goubert
Régie lumière et plateau : Tatiana Carret
Musique et création sonore : Julia Stern
Scénographie : Julie Boillot-Savarin
Construction de décor : Christophe Derrien
Création de textiles : Jenny Lai
Regard scientifique extérieur : Samuel Everett
Durée : Environ 1h
Public : Tout, public, à partir de 11 ans
Production : Cie Hékau ; Coproduction : La Nef
Partenaires : Espace Périphérique, Département de la Seine-Saint-Denis, Théâtre Halle Roublot, L'Hopitau - Cie La Salamandre, Fondation du judaïsme français, Trois-héol





